Thème : nuisibles

La Fédération Départementale des Chasseurs de Meurthe-et-Moselle a pour objet de participer à la mise en valeur du patrimoine cynégétique départemental, à la protection et à la gestion de la faune sauvage ainsi que de ses habitats.

Urgence immédiate : la pie n'est plus classée nuisible en Meurthe-et-Moselle

Chers adhérentes, chers adhérents, chers piégeurs,

Par un jugement du 14 juin 2017 le Conseil d’Etat sur la requête de l’ASPAS (Association pour la Protection des Animaux Sauvages) et Humanité et Biodiversité (anciennement le Rassemblement des Opposants à la Chasse) a annulé l’inscription de la pie bavarde de la liste des nuisibles dans notre département. A compter de ce jour la pie n’est donc plus classée nuisible en Meurthe-et-Moselle.

Il convient donc de ne plus tendre de cage à pies et de considérer cet oiseau comme devant être relâché vivant en cas de prise accidentelle. Nous vous invitons à la plus grande vigilance et au strict respect de cette décision de justice car il est très probable que des contrôles aient lieu de la part des autorités habilitées, notamment l’ONCFS.

Dans la mesure où la liste des espèces classées nuisibles sera discutée l’année prochaine dans notre département, nous vous invitons à nous faire parvenir par tous les moyens des déclarations de dégâts liés à cette espèce pour pouvoir soutenir son retour dans la liste des nuisibles.

Le Président des Piégeurs
Philippe Goetzmann

Classement des espèces nuisibles

C’est le ministre chargé de la chasse qui fixe par arrêté, après avis du Conseil national de la chasse et de la faune sauvage, les listes des espèces d’animaux classés nuisibles.

Celles-ci sont réparties dans trois groupes.

Le groupe I concerne une liste d’espèces d’animaux non indigènes classés nuisibles sur l’ensemble du territoire métropolitain. Cette liste est arrêtée chaque année pour une période courant du 1er juillet au 30 juin.

Espèces concernées :

  • Chien viverrin
  • Raton laveur
  • Vison d’Amérique
  • Rat musqué
  • Ragondin
  • Bernache du canada

Le groupe II est constitué d’une liste complémentaire des espèces d’animaux classés nuisibles arrêtée, sur proposition du préfet de chaque département, après avis de la formation spécialisée de la commission départementale de la chasse et de la faune sauvage pour une période de trois ans, courant du 1er juillet de la première année au 30 juin de la troisième année.

Espèces concernées :

  • Renard
  • Fouine
  • Martre
  • Putois
  • Belette
  • Corbeau freux
  • Corneille noire
  • Etourneau sansonnet
  • Geai des chênes

Le groupe lll comprend une liste des espèces d’animaux susceptibles d’être classés nuisibles par arrêté annuel du préfet. L’arrêté du préfet prend effet le 1er juillet de chaque année jusqu’au 30 juin de l’année suivante.

Espèces concernées :

  • Sanglier
  • Lapin de garenne
  • Pigeon ramier

Motifs de classement d’une espèce nuisible

Le classement d’une espèce « nuisible » devant être justifié, l’article R 427-6 du code de l’environnement stipule :

« Dans chaque département, le préfet détermine les espèces d’animaux nuisibles parmi celles figurant dans la circulaire du 26 mars 2012, en fonction de la situation locale, et pour l’un des motifs ci-après :

  • Dans l’intérêt de la santé et de la sécurité publique
  • Pour la protection de la flore et de la faune
  • Pour prévenir les dommages aux activités agricoles, forestières et aquacoles
  • Pour prévenir les dommages importants à d’autres formes de propriété (ne s’applique pas aux espèces d’oiseaux) »

Nuisibles en Meurthe-et-Moselle

Minéraux

La liste des espèces d’animaux classées nuisible dans le département de Meurthe-et-Moselle est la suivante :

  • Renard : ensemble du département.
  • Fouine : ensemble du département.
  • Corbeau freux : ensemble du département.
  • Corneille noire : ensemble du département.
  • Etourneau sansonnet : uniquement sur les communes de certains cantons (Mont-Saint-Martin – Pays de Briey – Jarny – Nord-toulois – Toul – Entre Seille et Meurthe – Meine au Saintois – Grand Couronné – Lunéville 1 – Lunéville 2  Baccarat).

Modalités de piégeage et de destruction à tir pour ces espèces

La fouine (Martes foina) peut être piégée toute l’année, uniquement à moins de 250 mètres d’un bâtiment ou d’un élevage particulier ou professionnel ou sur des terrains consacrés à l’élevage avicole, ou apicole dans le cas de la martre.

Les spécimens de ces espèces peuvent être également piégés à moins de 250 mètres des enclos de pré-lâcher de petit gibier chassable et sur les territoires des unités de gestion cynégétiques désignés dans le schéma départemental de gestion cynégétique où sont conduites des actions visant à la conservation et à la restauration des populations de petit gibier chassable qui font l’objet de prédations nécessitant la régulation de ces prédateurs.

Les spécimens peuvent être détruits à tir, hors des zones urbanisées, sur autorisation individuelle délivrée par le préfet dès lors que l’un au moins des intérêts mentionnés à l’article R. 427-6 du code de l’environnement est menacé entre la date de clôture générale et le 31 mars au plus tard et, pour la martre et le putois, dès lors qu’il n’existe aucune autre solution satisfaisante. Sans préjudice des dispositions prévues par l’article R. 422-79 du code de l’environnement, cette autorisation individuelle peut être délivrée à une personne morale délégataire du droit de destruction en application de l’article R. 427-8 de ce même code.

Les destructions par tir ou piégeage de la belette, de la fouine, de la martre et du putois effectuées en application du présent arrêté sont suspendues dans les parcelles où les opérations de lutte préventive chimique contre les surpopulations de campagnols sont mises en œuvre en application de l’arrêté du 14 mai 2014 susvisé, et ce pendant la durée de ces opérations de lutte préventive.

Le renard (Vulpes vulpes) peut toute l’année être :

  • piégé en tout lieu ;
  • déterré avec ou sans chien.

Il peut être détruit à tir sur autorisation individuelle délivrée par le préfet entre la date de clôture générale et le 31 mars au plus tard et au-delà du 31 mars sur des terrains consacrés à l’élevage avicole. Sans préjudice des dispositions prévues par l’article R. 422-79 du code de l’environnement, cette autorisation individuelle peut être délivrée à une personne morale délégataire du droit de destruction en application de l’article R. 427-8 de ce même code.

Les destructions par tir, piégeage ou déterrage du renard effectuées en application du présent arrêté sont suspendues dans les parcelles où les opérations de lutte préventive chimique contre les surpopulations de campagnols sont mises en œuvre en application de l’arrêté du 14 mai 2014 susvisé, et ce pendant la durée de ces opérations de lutte préventive

Le corbeau freux (Corvus frugilegus) et la corneille noire (Corvus corone corone) peuvent être détruits à tir entre la date de clôture générale de la chasse et le 31 mars au plus tard. La période de destruction à tir peut être prolongée jusqu’au 10 juin lorsque l’un au moins des intérêts mentionnés à l’article R. 427-6 du code de l’environnement est menacé entre le 31 mars et le 10 juin et jusqu’au 31 juillet pour prévenir des dommages importants aux activités agricoles, sur autorisation individuelle délivrée par le préfet et dès lors qu’il n’existe aucune autre solution satisfaisante.

Sans préjudice des dispositions prévues par l’article R. 422-79 du code de l’environnement, cette autorisation individuelle peut être délivrée à une personne morale délégataire du droit de destruction en application de l’article R. 427-8 de ce même code. Le tir du corbeau freux peut s’effectuer, sans être accompagné de chien, dans l’enceinte de la corbeautière ou à poste fixe matérialisé de main d’homme en dehors de la corbeautière. Le tir dans les nids de corbeaux freux ou dans les nids de corneilles noires est interdit.

Le corbeau freux et la corneille noire peuvent également être piégés toute l’année et en tout lieu. Dans les cages à corvidés, l’utilisation d’appâts carnés est interdite sauf en quantité mesurée et uniquement pour la nourriture des appelants.

L’étourneau sansonnet (Sturnus vulgaris) peut être détruit à tir entre la date de clôture générale de la chasse et le 31 mars au plus tard. La période de destruction à tir peut être prolongée jusqu’à la date d’ouverture générale de la chasse, sur autorisation individuelle délivrée par le préfet et dès lors qu’il n’existe aucune autre solution satisfaisante et que l’un au moins des intérêts mentionnés à l’article R. 427-6 du code de l’environnement est menacé.

Sans préjudice des dispositions prévues par l’article R. 422-79 du code de l’environnement, cette autorisation individuelle peut être délivrée à une personne morale délégataire du droit de destruction en application de l’article R. 427-8 de ce même code. Le tir s’effectue à poste fixe matérialisé de main d’homme, sans être accompagné de chien, dans les cultures maraîchères, les vergers et les vignes et à moins de 250 mètres autour des installations de stockage de l’ensilage.

Le tir dans les nids est interdit. L’étourneau sansonnet peut être piégé toute l’année et en tout lieu. La destruction des animaux classés nuisibles peut être faite à l’aide de rapaces utilisés pour la chasse au vol sous réserve du respect des dispositions de l’article R. 427-25 du code de l’environnement et des arrêtés du 10 août 2004 susvisés.

Agrément obligatoire pour tout piégeur

Pour devenir piégeur agréé, un stage de formation est obligatoire auprès de la Fédération des Chasseurs.

Le stage se déroule sur deux samedis complets, à Atton.

Calendrier de piégage

Il n’est pas utile de piéger avec certains pièges toute l’année. Le calendrier ci-dessous vous permettra de piéger les nuisibles aux meilleurs moments avec le piège le plus approprié. Il vous rappelle également les démarches administratives obligatoires.

Terrain :

  • piégeage au tas de fumier avec 2 pièges « Belisle »,
  • piéger le renard aux collets à arrêtoirs.

Terrain :

  • piégeage au tas de fumier avec 2 pièges « Belisle »,
  • piéger le renard aux collets à arrêtoirs, notamment dans les labours (en raie de charrue).

Administratif :

  • cartographier les terriers de renard occupés.

Terrain :

  • piégeage au tas de fumier avec 2 pièges « Belisle »,
  • piéger les pies et les corneilles à l’aide de cages avec un appelant,
  • piégeage des mustélidés avec des pièges à œuf.

Terrain :

  • piéger les pies et les corneilles à l’aide de cages avec un appelant,
  • piégeage des corvidés à l’aide d’un parc à corvidés avec 4 ou 5 appelants,
  • piégeage des mustélidés avec des pièges à œuf.

Terrain :

  • piégeage au tas de fumier avec 2 pièges « Belisle »,
  • piéger le renard au collets à arrêtoirs,
  • piéger les renardeaux avec des cages à terrier,
  • piégeage des mustélidés avec des pièges à œuf,
  • piégeage des corvidés à l’aide d’un parc à corvidés avec 4 ou 5 appelants.

Terrain :

  • piégeage au tas de fumier avec 2 pièges « Belisle »,
  • piéger le renard au collets à arrêtoirs,
  • piégeage des mustélidés avec des pièges à œuf,
  • piégeage des corvidés à l’aide d’un parc à corvidés avec 4 ou 5 appelants.

Administratif :

  • faire les déclarations de piégeage pour l’année,
  • envoyer son compte-rendu annuel de piégeage à la Fédération des Chasseurs,
  • consulter en mairie l’arrêté préfectoral fixant la liste des animaux nuisibles pour l’année suivante.

Terrain :

  • piégeage au tas de fumier avec 2 pièges « Belisle »,
  • piéger le renard au collets à arrêtoirs.

Terrain :

  • piégeage au tas de fumier avec 2 pièges « Belisle »,
  • piéger le renard au collets à arrêtoirs, notamment dans les labours (en raie de charrue),
  • mise en place des cages pièges (chatières) pour toute l’année.

Terrain :

  • piégeage au tas de fumier avec 2 pièges « Belisle »,
  • piéger le renard au collets à arrêtoirs, notamment dans les labours (en raie de charrue),
  • piégeage des corvidés à l’aide d’un parc à corvidés avec 4 ou 5 appelants.

Administratif :

  • envoyer les comptes-rendus de dégâts dus aux prédateurs à la Fédération des Chasseurs.

Terrain :

  • piégeage au tas de fumier avec 2 pièges « Belisle »,
  • piéger le renard au collets à arrêtoirs, notamment dans les labours (en raie de charrue),
  • piégeage des corvidés à l’aide d’un parc à corvidés avec 4 ou 5 appelants.

Terrain :

  • piégeage au tas de fumier avec 2 pièges « Belisle »,
  • piéger le renard au collets à arrêtoirs.

Terrain :

  • piégeage au tas de fumier avec 2 pièges « Belisle »,
  • piéger le renard au collets à arrêtoirs.

Trucs et astuces

Préparation des engins neufs avant le piégeage

Il est indispensable de dégraisser les pièges métalliques en les plongeant pendant trente minutes dans une lessive bouillante, composée pour moitié d’eau et de cendre de bois. Ensuite, on les rince à l’eau courante et on les fait sécher à l’air sous abri.

Les boites de toutes sortes peuvent être peintes (tons mats) un mois avant leur entrée en service. L’idéal serait de les placer ensuite dans un clapier habité, pendant huit jours.

En ce qui concerne les autres pièges, ils peuvent être baignés dans de l’eau bouillante dix à vingt minutes ou dans l’eau courante d’une petite rivière quelques jours ; les articulations des pièges doivent être graissées avec de l’huile de paraffine.

On fait bouillir les collets arrêtoirs avec des essences présentes sur le terrain où ils seront placés : écorces, brindilles, herbes, lianes. On les laisse vieillir 4 jours « dans le jus ».

Armer le piège assez loin de son lieu d’utilisation pour éviter de piétiner les alentours du placeau.

Le piégeur ne doit jamais arriver sur un piège en suivant une coulée.

Le nombre de pièges à poser doit être limité à celui que l’on peut visiter quotidiennement.

Il ne faut jamais transporter pièges et appâts dans le même sac.

Les pièges ne doivent jamais être manipulés à mains nues.

Nettoyez soigneusement un piège ensanglanté avant de l’utiliser à nouveau.

Aménagements en vue du piégeage

Tous les aménagements sont à effectuer longtemps avant le piégeage effectif. Parmi ceux-ci on mentionnera les sentiers à fauves, les jardinets, les charniers, les fagotières, qui doivent être amorcés à « blanc » ; les ponceaux, les îlots, la création de poste d’affût etc… La création de « revoir » que le piégeur n’oubliera pas d’examiner et qui lui permettront de se rendre compte des nuisibles fréquentant le territoire.

Un bon piégeur doit prévoir longtemps à l’avance la mise en place des appâts pour les exploiter l’hiver, ainsi que tous les aménagements : plus un animal sera habitué à un environnement, plus il sera facile à capturer.

Dans un territoire vierge, le plus urgent est la mise en place de sentiers ou tout au moins, de fractions de sentiers dans les remises particulièrement touffues. En second lieu viennent les petits aménagements relatifs au piégeage :

  • Une étude des engins et des dispositifs de piégeage adéquats.
  • Une recherche des terriers de renards, des coulées et des nids de becs droits.
  • Des rondes de surveillance à l’aube afin de pouvoir étudier les traces fraîches et les laissées. Éventuellement effectuer des séances d’affût.

IMPORTANT : La surveillance du territoire doit être sans relâche par temps de neige, surtout si une couche de quatre à cinq centimètres persiste pendant plusieurs jours. C’est la période idéale pour estimer le nombre de nuisibles vivants sur le territoire et les chemins qu’ils empruntent.

Le sac du piégeur

Il est toujours regrettable, pour le piégeur de s’apercevoir qu’il lui manque des outils et du matériel alors qu’il s’apprête à poser son piège au beau milieu d’une plaine ou dans un bois. « Bricoler » avec des matériaux récupérés sur place n’est jamais bon car cela prend du temps et oblige à rester longtemps sur le lieu de pose et donc laisser beaucoup d’odeurs qui seront bien évidement perçues pas l’animal que l’on veut capturer, ce qui décuplera sa méfiance naturelle.

Que doit contenir le sac du piégeur :

  • du fil de fer et une pince coupante : on peut tout faire avec du fil de fer (fixer un piège, faire une réparation…),
  • de la ficelle solide (choisir une couleur neutre) de préférence en nylon car elle ne pourrit pas,
  • un solide couteau et une hachette,
  • un sécateur,
  • une petite pelle, indispensable pour creuser et niveler le sol,
  • un tamis pour tamiser la terre qui recouvrira le piège,
  • une forte toile pour placer la terre retirée de l’emplacement du piège si ont doit la remettre après,
  • une planche qui servira à armer les pièges si le terrain sur lequel on opère est mouvant,
  • les piquets nécessaires à la fixation des pièges ou des appâts,
  • des appâts en quantité suffisante pour amorcer les pièges et remplacer ceux qui ont été emportés – ne pas mettre les appâts dans le même sac que les pièges,éventuellement une lime plate pour régler la sensibilité des pièges (il vaut mieux le faire « à la maison »).

Union Nationale des Associations des Piégeurs Agréés de France